L'enracinement détermine le rendement Implantation de Colza PART 2
Le colza est sûrement l'une des plantes les plus fainéantes qui soit. Son suivi cultural a déjà donné du fil à retordre à bien des agriculteurs. Chacun s'accorde à dire que sa réussite tient à son enracinement. Celui-ci doit en effet être suffisamment développé avant l'arrivée de l'hiver et en prémices du coup de fouet qu'offre le printemps. Sa racine pivotante aime bien avoir le champ totalement libre pour puiser l'eau et les nutriments. Dans sa quête de profondeur, elle tombe hélas bien souvent sur une semelle, parfois de labour, difficilement pénétrable, un sol trop tassé, trop sec ou au contraire asphyxié par des excédents d'eau. L'oléagineux se contente alors d'un enracinement superficiel et perd en potentiel de rendement. Les deux agriculteurs que nous avons rencontrés pour ce dossier ont décidé de ranger leur charrue et leur herse rotative au profit de techniques de semis facilitant le travail de cette plante paresseuse. Du travail simplifié en apparence. En apparence seulement.
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50 % d'économie de semence
L'une des principales contraintes de cette technique de semis reste les ravageurs, notamment les limaces. « Cette année, en raison des conditions sèches après le semis, je n'ai pas réalisé de traitement antilimace. Je suis malgré tout intervenu en urgence après une pluie mais cela m'a quand même valu un ravage de l'ordre de neuf hectares. Une surface que j'ai été contraint de semer à nouveau à la volée avec mon épandeur Delimbe », déplore l'agriculteur. Autre inconvénient du système : les dents du strip-tiller peuvent être sensibles au bourrage quand la présence de débris végétaux est importante. Pour cette raison, l'exploitant déchaume systématiquement avant ses semis de colza. Cette intervention superficielle, en plus de son rôle de faux-semis, aide à la décomposition des pailles. Elle participe également à la lutte contre les limaces en détruisant leurs oeufs. Tous les 30 à 50 hectares, l'agriculteur recharge les dents en carbure de son outil. « Les pièces d'usure coûtent cher », estimet- il. Malgré tout, Philippe Lacroix sème désormais ses 40 hectares de colza avec son strip-tiller. Il en emblave même 200 hectares au total en comptant les échanges et prestations de services avec des voisins. Le strip-tiller plaît et s'avère assez polyvalent. Il autorise la préparation du sol, en combiné ou en décomposé, de différentes cultures sarclées. « J'envisage notamment de l'utiliser une semaine avant les semis de printemps pour implanter ensuite une vingtaine d'hectares de maïs ou de tournesol, toujours à 50 cm d'écartement car le changement d'interrang s'avère assez fastidieux. »Pour accéder à l'ensembles nos offres :